Passant, respecte cet asile !
Si ton cœur est pervers tremble d’y pénétrer,
Mais s’il est vertueux marche d’un pas tranquille,
Sur ces tombeaux tu peux pleurer.
Jadis attenant à la paroisse du bourg de La Seyne dépendant de Six-Fours (la Chapelle de 1603 fut reconnue paroisse en 1614), côté parking Martini à l’emplacement du presbytère, un cimetière fut érigé en 1614, agrandi en 1701, béni par Monseigneur Chalucet. Consolidé, agrandi par la suite, il devient sous dimensionné. D’autres cimetières annexes ont existé, pour les Capucins* au quartier Tortel* ainsi qu’au couvent de la Présentation* pour les Présentines, et bien sûr sur le terrain de la chapelle des morts*.
De plus un décret impérial tombe le 23 prairial an XII (12 Juin 1804) : les nécropoles devront dorénavant être situées hors de chacune de ces villes ou bourgs à la distance de trente-cinq à quarante mètres au moins de leur enceinte, sur des terrains les plus élevés et exposés au nord. (Décret impérial sur les sépultures, Napoléon)
Le quartier des Pénitents Blancs* répond au cahier des charges. L’acquisition de ces terrains pour difficultés financières ne se fit que bien plus tard, en 1827. La nature des terrains (Beaussier et Hermitte), des phyllades schistiques (comme le massif de Sicié), exigera des travaux de défoncement pour faciliter le creusement des fosses (1836).
Le nouveau cimetière est mis en service le 12 novembre 1837.
Le petit nombre de tombes antérieures à 1837 font douter d’une translation massive de l’ancien cimetière vers le nouveau. En 1844 le conseil de fabrique qui désire planter des arbres fruitiers et des platanes sur le site de l’ancien cimetière renonce pour raison financière à exhumer les ossements pour les transférer au nouveau. Lors de la pose de la structure métallique de l’atelier des turbines*, en 1906, des ossements sont retrouvés et déposés au cimetière sans plus de précisions.
La plaque de la tombe de Rose Louise Marguerite Vallavieille*, épouse De Pezenas De Bernardy, située dans I’allée 10 Sud marque la présence du corps de la «défunte décédée le 22 août 1829, ayant été déménagée de l’ancien vers le nouveau cimetière. Une légende s’y rattache…
Idem dans la chapelle Senez, située clans l’allée 11 Nord, une plaque précise qu’ici repose une Claire Hélène Granet épouse Daniel décédée à La Seyne le 20 novembre 1815.
Ces deux caveaux se trouvent dans la partie initiale du cimetière seynois.
Le coût des caveaux (préexistants, et leur démolition / reconstruction ou éventuel transfert), témoigne aussi peut-être d’une origine sociale élevée et en explique la rareté.
Le cimetière sera agrandi en 1860/65, puis 1888/91 puis 1937, puis 1960/65, 1980/85.
Des monuments remarquables : La colonne « Fontaine Carnot » de 1869, la colonne dédiée aux victimes de l’épidémie de choléra de 1865, la stèle aux morts d’Afrique du Nord, le monument aux victimes des bombardements (24/11/43, 29/04/44, 11/07/44), le souvenir français aux morts pour la France, à ceux de l’explosion de la pyrotechnie, de l’explosion du cuirassé Liberté.
Aux héros de l’épidémie de choléra de 1865*
En souvenir des actes de dévouement, de courage et de charité accomplis pendant la désastreuse épidémie de choléra de 1865*, un obélisque fut édifié sur la place Bourradet*, transféré au cimetière en 1896.
Joseph Rousset
Joseph Marie Rousset (1802-1865)*
Cyrus Hugues
Clément Daniel
Clément Daniel, docteur en médecine, s’était illustré par son action, non seulement au moment de la terrible épidémie de choléra de 1865 mais aussi tout au long de ses 50 ans de carrière comme médecin-chef bénévole de l’Hôtel-Dieu.
De 1883 à 1888 à quatre reprises le conseil municipal avait proposé, en vain, le docteur Clément Daniel pour la croix de chevalier de la Légion d’Honneur.
Bien que cette démarche fut soutenue par le maire républicain Saturnin FABRE, le préfet du Var fut intransigeant :
« il est riche, appartient à une famille « réactionnaire et l’est lui-même ».
On ne lui pardonne pas d’avoir été ancien adjoint au maire pendant le 16 mai 1877 cette crise politique et institutionnelle survenue en France pendant la Troisième République qui opposa le président de la République, le maréchal de Mac Mahon, monarchiste, à la Chambre des députés élue en 1876, à la majorité républicaine, menée par l’une de ses grandes figures, Léon Gambetta.
Le l7 Juin 1888 le Conseil Municipal offrait au Docteur Clément Daniel, deux concessions dans l’allée centrale.
« la commune reconnaissante des inoubliables services rendus pendant 48 ans par monsieur le docteur Clément Daniel aux malades de l’hospice de La Seyne lui concède gratuitement et perpétuellement dans le carré n°2, 1° allée transversale, deux emplacements de tombeau formant en totalité une largeur en façade de 2m20 sur une profondeur de 2m50. »
Détails
Charles Rivière de la Souchère (1926-1939)*
Les mausolées
Quelques mausolées pêle-mêle : Famille Desmarquest, ossuaire municipal et famille Clément Daniel, famille Grinda et Henri Vellin, famille Badino, famille Daniel-Michel, famille Toussaint Bernard, famille Pigeonneau, famille Beaussier, famille Antonin Prieur…
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